Actions et recommandations d’accélération de l’économie circulaire dans la construction et la rénovation
Contexte
La consommation de matériaux et la production de déchets dans le secteur de la construction ont des conséquences indéniables : la majeure partie des matières premières extraites aboutissent dans les bâtiments, la production de matériaux de construction et l’incinération des déchets de démolition émettent des quantités importantes de gaz à effet de serre. L’économie circulaire, en augmentant la durée de vie et d’utilisation des matériaux, en choisissant les ressources en fonction de leur impact environnemental et de leur caractère renouvelable et en développant diverses stratégies pour réduire l’impact environnemental des matières premières peut être considérée comme une stratégie efficace de réduction de l’impact environnemental et climatique , mais aussi de la toxicité pour l’homme, des émissions de particules, de l’utilisation des sols, etc., du secteur de la construction. En maintenant en circulation aussi longtemps que possible les ressources matérielles, l’économie circulaire permet donc souvent de réaliser un double bénéfice : limiter la pression sur les ressources de la terre et réduire simultanément les émissions de gaz à effet de serre et les autres impacts indésirables (pollutions diverses, réduction de la biodiversité…).
De nombreuses initiatives sont déjà menées ou en cours de réalisation en Belgique pour chacune des « facettes » de l’économie circulaire (conception, production, construction, valorisation, etc.) et pour différents aspects (normalisation, matières premières secondaires, formation et emploi, etc.). Il ressort toutefois qu’il existe encore de nombreux obstacles au développement et à l’accélération d’une économie circulaire dans la construction. Les premiers sont globaux. Des enjeux systémiques sont, en effet, présents tels que le faible sentiment « d’urgence » environnementale, le peu d’inclination à la prise de risque par les maitres d‘ouvrage et les entreprises, l’investissement dans des solutions à long terme, la faible confiance dans la chaîne de valeur pour que de nouvelles solutions puissent être mises en œuvre de manière satisfaisante, etc. D’autres, plus particuliers ont été exposés également dans l’étude tels que la qualification des matériaux de réemploi, le statut de fin de déchets, le faible taux de recyclage des non-pierreux, etc.
Objectifs
L’objectif général de l’étude est de proposer des actions à prendre par le niveau de pouvoir fédéral (et de manière connexe les niveaux régionaux) pour accélérer la rénovation et la construction circulaire, en ce qui concerne les produits (et matériaux) de construction. Plus spécifiquement, le but de cette étude est de relever les instruments traitant de la thématique, les obstacles à contourner et les actions à entreprendre ou déjà entamées et d’émettre des recommandations générales à l’attention du pouvoir fédéral. La mise en œuvre opérationnelle de ces actions ou la modification des instruments n’est pas prise en compte dans cette étude.
Réalisation
Répondre à cet objectif général nécessite, tout d’abord, d’identifier les obstacles au développement de la construction et la rénovation circulaire dans les instruments portés par les pouvoirs publics ou énoncés par les acteurs de la chaine de valeur des produits de construction. Ensuite, sur base d’une évaluation du potentiel d’intervention des autorités fédérales et régionales pour agir sur les obstacles identifiés, des propositions de pistes d’actions appropriées à mettre en œuvre essentiellement par le pouvoir fédéral seront émises selon plusieurs axes prioritaires.
La méthodologie mise en œuvre pour répondre à ces objectifs associe deux approches complémentaires. La première consistera à relever, dans la documentation relative aux différents instruments, les obstacles et actions sur lesquels les pouvoirs publics peuvent intervenir pour accélérer la transition vers une économie circulaire dans la construction. La seconde consistera, au travers d’une double consultation (relecture de ce rapport et workshops), à recueillir l’avis des acteurs de terrain de la chaine de valeur des matériaux de construction sur cette même thématique.